Les plantes ont des exigences personnelles que l’on ne doit pas écarter lorsqu’on les place dans un appartement. Chassez donc le naturel: il revient au galop! Cette maxime s’applique pour les plantes aussi. Essayons d’expliquer trois éléments principaux jouant un rôle important pour la réussite.

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La température

Chaque espèce de plante vit naturellement dans des conditions de température bien précises. On sait, par exemple, qu’un lierre d’appartement originaire d’Europe peut vivre en plein air chez nous dans des zones abritées et qu’il lui faudrait, pour être bien, une température située entre 8 et 15 degrés pour vivre en appartement.

Par contre, un croton, originaire d’Indonésie ne peut pas survivre en plein air et il lui faut au minimum 18 degrés pour être à l’aise.
Malheureusement, les chauffages de nos maisons sont réglés pour que les êtres humains se sentent bien chez eux. Pour certaines plantes, il faudrait ouvrir les fenêtres, alors que pour d’autres, leur enfiler un chandail serait nécessaire.

Pour compliquer les choses, comme nous l’avons déjà dit, tous les éléments régissant le climat sont liés les uns aux autres. En hiver, comme la luminosité est faible, les plantes ne devraient pas, pour certaines d’entre elles, être exposées à de trop hautes températures. La majeure partie des plantes de nos appartements passerait un bien meilleur hiver si la température de nos maisons était située entre 15 et 18 degrés.

Comme nous n’avons pas le choix, il faut donc que nous nous adaptions à cette situation. Toutes les plantes qui ont estivé à l’extérieur doivent passer l’hiver dans un local peu chauffé. Les plantes plus délicates, celles provenant des pays chauds seront gardées dans les chambres plus chauffées, mais bien placées près des sources de lumière. En pratique, on dit que les plantes d’appartement « passent » ou survivent durant les mois de Novembre, Décembre et Janvier.

On est souvent tenté de compenser l’excès de chaleur par des arrosages supplémentaires: n’en faites rien, car vous courrez à la catastrophe.
Les plantes, vous le savez, ont une capacité d’adaptation phénoménale: on peut les faire vivre ou survivre dans bien des situations défavorables pour elles. Mais il ne faut jamais les exposer à des changements brusques de température.

Une fenêtre ouverte un matin d’hiver ou un courant d’air peut les perturber ou même leur infliger un choc dont elles ne se remettront pas. Laisser votre fenêtre ouverte durant 5 minutes pendant lesquelles vous faites votre ménage suffit à détruire des plantes si la température extérieure est inférieure à 0 degré; au mieux, vous aurez des feuilles brûlées dont les marques ne disparaîtront que lorsque la feuille tombera!

Pour réussir

1. Choisir des plantes qui peuvent survivre à la température de l’appartement.

2. Chercher à connaître l’origine des plantes et se renseigner sur les conditions climatiques de leur pays.

3. Tenir les plantes assez loin des radiateurs. Dans les pièces chauffées par le sol, il faut si possible surélever de quelques centimètres les pots afin d’éviter un contact direct avec le parquet ou les planelles.

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La lumière

C’est à partir du mois de Septembre que les plantes d’appartement commencent à montrer des signes de faiblesse. Prenez garde et surtout corrigez le mieux possible vos erreurs. Maintenant, parlons du rôle et de l’importance de la lumière.

Eh oui, il faut se résigner, la saison d’été est terminée. Pour de longs mois, nous n’aurons plus une forte intensité lumineuse qui permet aux plantes d’appartement de vivre à une certaine distance des fenêtres. La luminosité apporte la vie à la plante et permet aux végétaux de transformer la sève par la photosynthèse. Dès que l’intensité lumineuse diminue, les végétaux perdent très rapidement de la force. Il faut donc respecter certaines règles pour que vos plantes trouvent, en toutes saisons, l’énergie dont elles ont besoin.

Sachez tout de suite qu’une plante placée à plus de deux mètres d’une fenêtre ne reçoit plus assez de lumière pour vivre normalement. Vous nous rétorquerez que la vôtre est au fond du salon depuis plusieurs mois et qu’elle ne donne aucun signe de décrépitude. Sans être devin, je vous réponds, oui mais… Cela ne va pas durer car, il faut encore savoir que tous les éléments dont a besoin un végétal pour vivre, sont liés les uns aux autres et que c’est celui que la fleur reçoit en plus petites quantités qui détermine toute l’activité des autres: eau, humidité, température et luminosité sont les éléments clés qui déterminent le micro-climat dans lequel vos plantes vivent.

En d’autres termes, il ne sert à rien de chauffer si la lumière est faible, ou encore il est dangereux d’apporter trop d’eau si la température est basse. C’est lorsque l’on a trouvé, pour sa plante, le bon climat que cette dernière se met à se développer et qu’elle prend de l’ampleur. Sachez également que très souvent on ne découvre pas le climat, mais que c’est par hasard qu’il convient à l’espèce que l’on a achetée.

Il est très difficile de modifier le climat d’un appartement, car si l’on arrive à augmenter un peu le taux d’humidité, on ne veut pas modifier la température ambiante qui, disons-le, est très souvent trop élevée par rapport à la luminosité. On peut, dans certains cas, apporter un complément de lumière; malheureusement, cet apport demande des installations qui ne sont pas bon marché et qui, de plus, consomment beaucoup d’énergie.

Pour des bureaux, des halls d’entrées où la verdure est indispensable, l’investissement en vaut la peine. Dans une habitation, il est à mon avis déplacé d’installer de telles lampes d’appoint. De plus, pour que l’apport soit significatif, les lampes doivent brûler au minimum 8 heures par jour…

Lorsqu’on a chez soi une ou plusieurs plantes qui se plaisent et se développent, il vaut la peine de chercher dans le choix qu’offrent les marchands, des espèces vivant dans de mêmes conditions. Le professionnel peut, quand on lui donne un nom de plante, rechercher à travers sa famille et son lieu d’origine, retrouver celles qui vivront très bien en compagnie de celles déjà installées.

Pour réussir

1. Pensez que les plantes reçoivent la lumière de la même manière qu’un appareil photographique.
2. Cherchez les endroits favorables à leur bon développement.
3. Placez-les là où elles sont bien et pas forcément où vous imaginez les voir.
4. Le cas échéant, placez un éclairage d’appoint tout en étant conscient des coûts que cette installation engendre.
5. Pensez à la perte de lumière que provoque un voilage.

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L’eau

L’eau est un élément déterminant pour la vie des plantes: elle permet de maintenir la turgescence (la rigidité) et véhicule les engrais minéraux indispensables au développement des tissus. Arroser est donc d’une importance primordiale car après la lumière, elle conditionne la vie ou la mort d’une plante. Les apports d’eau seront réfléchis et donnés à bon escient.

Il faut que le substrat d’un pot soit régulièrement humidifié mais que de l’air puisse aérer la motte pour que les racines puissent vivre et assurer correctement leurs fonctions. Si le système radiculaire nage dans l’eau, il pourrit, si la motte est trop sèche, les feuilles ne sont plus irriguées et la plante fane. Vous devez donc maintenir un bon équilibre pour que la plante se développe correctement.

Il est pratiquement impossible de fixer des règles d’arrosage valables unilatéralement car, la lumière, la température ambiante, la grandeur et les besoins spécifiques de la plante ont une très grande influence sur la consommation du végétal. Quelques règles sont néanmoins applicables. On l’a dit: il ne s’agit pas de fixer un jour ou rythme d’arrosage, il faut contrôler, apprécier les besoins puis, si nécessaire sortir l’arrosoir.

Une plante qui a soif laisse pendre légèrement ses feuilles (perte de turgescence), son pot s’il est en terre cuite devient clair ou, lorsqu’on soulève la plante, on s’aperçoit qu’elle est plus légère et pour terminer, on peut observer un léger retrait de la motte laissant un vide entre les parois du récipient et la masse de terre. Ce ne sera qu’après plusieurs semaines que l’on pourra définir le rythme d’arrosage. Il faudra cependant remettre en question vos habitudes chaque fois que la saison change ou qu’une taille ou un rempotage intervient.

Les méthodes

Vous avez plusieurs moyens à disposition pour apporter l’eau. Arrosage traditionnel sur le pot, bain ou remplissage de la soucoupe afin que l’eau remonte dans la terre par capillarité. Disons-le tout de suite, la meilleure façon d’arroser consiste à baigner les plantes. Il suffit simplement de placer les plantes dans un bidon ou un évier et de le remplir d’eau jusqu’au haut du pot. Vous veillerez à ne pas tirer de l’eau trop froide afin de ne pas choquer la plante. Vous laisserez la motte se gorger de liquide durant 10 à 15 minutes. En sortant d’un geste énergique la potée, vous provoquez un phénomène de succion d’air car l’eau excédentaire qui s’échappe par l’orifice d’écoulement du pot favorise la pénétration de l’air entre les particules de terre. Les plantes sont donc bien arrosées et la motte, comme il se doit, parfaitement aérée. On peut aussi, lors de l’arrosage par baignade, apporter de l’engrais.

L’arrosage traditionnel par-dessus est aussi une bonne méthode, mais elle a l’inconvénient de demander plus d’attention. Il faut en effet mieux connaître la capacité d’absorption de la motte, car on peut très facilement se trouver en déficit ou en excès. Si l’eau ne coule pas sous le pot, la motte ne sera pas totalement humidifiée, par contre, s’il s’en écoule trop, la soucoupe débordera et vous aurez un accident sur le meuble ou le parquet !

La méthode qui consiste à verser l’eau dans la soucoupe est à mon avis à délaisser. Il est vrai que l’eau remonte par capillarité dans la motte mais, vous ne pouvez pas facilement savoir si la plante a assez à boire ou pas. Si le liquide disparaît de la soucoupe en peu de temps, vous n’aurez pas assez arrosé et si l’eau y stagne durant plus de 24 heures, les racines souffriront…

Pour réussir

1. N’arroser que lorsque la plante marque des signes de soif.
2. N’apporter que de l’eau dont la température est égale à celle de la pièce.
3. Ne jamais laisser une plante dans une mare.
4. Repenser sa manière d’arroser à chaque changement de saison.
5. Adapter quantité et périodicité d’apport d’eau après chaque opération culturale (rempotage, taille, changement de place)